Cyberadministration/Numérisation

L’avenir de l’administration passe par l’offre systématique à la population d’informations et de services sous forme électronique. Depuis 2007, la Confédération, les cantons, les villes et les communes collaborent de manière institutionnalisée à la mise en œuvre de la cyberadministration en appliquant une stratégie commune. Des progrès ont été réalisés : portails du secteur public comme ch.ch, eDéménagement, déclaration d’impôts en ligne ou identité électronique dans certains cantons, portail suisse des entreprises EasyGov.

En comparaison internationale, la numérisation des services et des processus administratifs en Suisse a néanmoins du retard. Opérationnelle depuis 2022, l’Administration numérique suisse (ANS) doit permettre d’améliorer le pilotage de la mutation numérique de l’administration aux trois échelons de l’État fédéral et de donner un élan à cette transformation.

Une stratégie sert de boussole de 2024 à 2027. Six objectifs y sont définis : développer ensemble des prestations administratives pour toute la Suisse, mettre en œuvre le concept de guichet unique, introduire l’identité électronique (e-ID) et une infrastructure de confiance dans tout le pays, encourager une utilisation des données créant une plus-value, favoriser la mise en place de services publics capables de fonctionner dans le nuage informatique ainsi que renforcer la collaboration et agir en tant que système global fonctionnant en réseau.

Stratégie Administration numérique suisse 2024-2027

Administration numérique suisse

L’Administration numérique suisse est opérationnelle depuis janvier 2022. Son secrétariat est dirigé par Peppino Giarritta. Nommé en août 2020 chargé de mission ANS auprès de la Confédération et des cantons par le Conseil fédéral et le Bureau de la CdC, Peppino Giarritta est chargé d’organiser l’Administration numérique suisse conformément aux exigences politiques. Il donne des impulsions et représente l’ANS à l’extérieur.

L’Administration numérique suisse est une entité dédiée à la coopération entre la Confédération, les cantons et les communes et regroupe les activités conduites auparavant par les organisations Cyberadministration suisse et Conférence suisse sur l’informatique (CSI). La coopération entre les trois échelons de l’État fédéral bénéficiera de cette mise en commun des forces. Une convention-cadre de droit public sert de base légale.

L’ANS repose sur une base paritaire ; elle est gérée et pilotée conjointement par la Confédération et les cantons. Le secrétariat de l’organisation est installé à la Maison des cantons. Du point de vue administratif, le chargé de mission et les collaboratrices et collaborateurs de l’ANS sont rattachés au Secrétariat général du Département fédéral des finances (DFF).

L’Administration numérique suisse est appelée à relever des défis transversaux comme la coordination de projets législatifs, la définition de normes contraignantes en matière de gestion des données, la cohérence des processus et la fourniture de services de base, tels les services d’identification. Il importe aussi de pratiquer une politique d’encouragement et d’innovation, de même que le partage de connaissances et d’expériences.

L’agenda « Infrastructures nationales et services de base de l’Administration numérique suisse » (agenda ANS) est un élément clé. Des moyens financiers supplémentaires sont mis à disposition pour le développement de services et d’infrastructures de base nationaux dont le besoin est urgent. De 2022 à 2027, la Confédération et les gouvernements cantonaux entendent lancer et réaliser rapidement des projets clés. Un canal numérique, garant d’une continuité des processus lors des démarches officielles, sera proposé à la population et à l’administration. Un échange automatisé des données et des interfaces devra alléger le fardeau administratif des entreprises. Une identification numérique sûre et simple des personnes sera reconnue par toutes les autorités. Les bases d’une gestion des données commune aux trois échelons étatiques sera créée. La voie sera ouverte à l’utilisation des services en nuage.

La mise en œuvre de l’Administration numérique suisse se déroulera en plusieurs étapes. La première porte sur la réalisation d’une plateforme politique qui développe des normes. Celle-ci n’aura pas de compétence décisionnelle, mais disposera d’un mandat étendu et d’un droit de proposition. La deuxième étape consiste en la mise en place d’une plateforme politique qui fixe des normes contraignantes, notamment en matière de gestion des données. La troisième étape prévoit l’institution d’une autorité dotée d’un mandat assez vaste et des compétences nécessaires à l’exécution de ce mandat.

À la fin de chaque étape, le Conseil fédéral et les gouvernements cantonaux évalueront les progrès réalisés et décideront de la suite de la procédure. Un avis de droit (constitutionnel) a été commandé, sur mandat du DFF et de la CdC, pour préparer le terrain en vue de ces prochaines étapes. Désormais disponible, il alimentera les discussions politiques sur les bases juridiques à venir de l’ANS.

Documentation

Identité électronique (e-ID)

Les progrès de la numérisation, y compris dans l’administration, passent indubitablement par l’identité électronique. L’e-ID sera aussi utilisée au niveau cantonal et complétera les solutions qui y sont développées.

Les cantons proposent déjà divers services en ligne. La population peut ainsi entrer en contact avec les autorités depuis la maison, via un appareil connecté à Internet. Se déplacer au guichet pour signer un document devient superflu ; plus besoin non plus de multiplier les courriers. Déposer une demande de permis de construire, postuler pour une bourse, prendre rendez-vous pour faire expertiser son véhicule, obtenir un bon de garde pour son enfant, solliciter le report d’une période de service civil ou militaire, commander un extrait du registre des poursuites sont autant de démarches qui doivent être à portée de clic.

La reconnaissance légale d’une e-ID au niveau national permettra de simplifier les processus d’identification et d’authentification. Après le rejet d’un premier projet lors de la votation populaire du 7 mars 2021, le Conseil fédéral a opté pour une solution étatique. La Confédération émettra les identités électroniques et exploitera l’infrastructure nécessaire, qui pourra être utilisée par les autorités cantonales et les acteurs du secteur privé.

Lors de l’Assemblée plénière du 23 septembre 2022, les gouvernements cantonaux ont pris position sur la loi fédérale sur l’identité électronique et autres moyens de preuve électroniques (LeID). Ils soutiennent l’orientation générale du nouveau projet. Le Conseil fédéral a présenté son message au Parlement le 22 novembre 2023.

Lignes directrices des cantons

Le 27 septembre 2018, la CdC a adopté des lignes directrices sur l’administration numérique. À l’avenir, les interactions de l’administration avec la population et l’économie devront passer en premier lieu par les canaux numériques. Les services administratifs y gagneront en efficacité et en convivialité.

Pour pouvoir appliquer le principe « Digital First », il faut que la communication numérique soit continue à tous les niveaux. Une attention particulière doit être accordée à la sécurité des données et à la maîtrise individuelle de ses informations personnelles. La numérisation a également des répercussions sur la structure et la culture organisationnelles, les méthodes de travail, les modèles commerciaux et le traitement des données.

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